Un bel exposé sur l’année 1917… Poursuivant l’action de commémoration engagée il y a maintenant trois ans sur la Grande Guerre, la commission culture proposait en ce jour de 11 novembre de reprendre le cours du conflit en évoquant les moments importants de l’année 1917, ceux que l’histoire officielle a retenus voire magnifiés et ceux qu’elle a volontairement occultés.
Il y a tant de choses à dire et à raconter, sur ce qui s’est passé sur la ligne de front et la vie dans les lignes arrières… Comme ces mouvements pacifistes sévèrement réprimés à l’exemple des Chinois exécutés sur l’ordre de Douglas Haig. Clemenceau, partisan de la guerre, a lui aussi réprimé des cas de mutinerie et Colette Cappe, conseillère municipale, conférencière du jour, de souligner que la sévérité contre l’ennemi qu’il a prônée lors du Traité de Versailles, a largement contribué à l’esprit de revanche qui a animé les Allemands.
1917, c’est l’année des Révolutions russes, événement majeur du XXe siècle qui a vu le retour de Lénine instaurant la paix immédiate, le partage des terres et le pouvoir aux Soviets… C’est l’année de l’entrée en guerre des États-Unis ; c’est la reprise de la guerre de mouvement qui a justifié l’offensive du Chemin des Dames (entre Soissons et Reims), désastreuse pour l’Armée française… 1917 est encore l’année de la bataille d’Arras, ville anglaise depuis 1914… et souterraine avec 20 km de galeries en sous-sol pour abriter et cacher les troupes avant l’offensive britannique. Et c’est aussi, celle de la bataille sur la crête de Vimy (9-12 avril), si importante pour les Canadiens qui après cela se sont affranchis de la domination britannique.
Sur le Chemin des Dames
La guerre 14-18 a été terrible pour les soldats ; elle l’a été aussi pour les populations civiles, y compris côté allemand où l’on souffrait de famine. Notre histoire, celle de Burbure, va de pair avec la grande histoire, dit en substance Colette Cappe qui soulignait que beaucoup de Burburains sont morts sur le chemin des Dames où il ne faisait pas bon chanter ou fredonner la Chanson de Craonne (qui a peut-être d’abord été celle de Lorette), ce qui était passible de la peine de mort. Considérée comme antimilitariste et anticapitaliste, elle a très longtemps été censurée, et encore en 2016, elle n’a pas pu être interprétée lors d’une cérémonie dans la Somme… Il a fallu attendre le 16 avril 2017, pour qu’elle soit entonnée pour la première fois lors d’une cérémonie officielle, lors de la commémoration du centenaire de la bataille du Chemin des Dames, en présence de François Hollande, président de la République. Hier, elle a été jouée et chantée par les musiciens de l’harmonie Avenir. Après cela est venu le moment du défilé vers la stèle des déportés et le monument aux morts où René Hocq, maire, a lu le message de secrétaire d’État auprès du ministre des Armées tandis Aline Barrez, adjointe au maire, a lu la liste des enfants de Burbure morts pour la France, de Baleux à Willecocq (plus ceux de 39-45 et de la guerre d’Algérie)… Avec en écho de chaque nom cité, le « mort pour la France » dit par quelques écoliers qui assistaient à la cérémonie.- P. V.-C.