Archive for the 'Histoire – patrimoine' Category

18
Oct
18

Les 120 ans de l’harmonie Avenir

L’harmonie, il y a … un certain nombre d’années.- Photo coll. Famille Lozingot.

Ce week-end s’annonce riche pour l’harmonie qui fête ses 120 ans. Au programme : concert et exposition.

Vendredi tous les membres de l’harmonie participeront à la répétition générale du 7e concert d’automne qui aura lieu, le lendemain, samedi 20, à partir de 20h. L’harmonie Avenir assurera la première partie de ce concert et, après l’entracte, c’est l’harmonie de Violaines qui assurera la seconde partie. L’entrée est libre avec vente de programmes.
Mais le week-end des musiciens ne s’arrête pas là puisque dimanche, tout le monde est invité à se retrouver lors de l’exposition des 120 ans (10 – 18h) qui donnera lieu à quelques animations musicales avec les cuivres de l’école de musique (11h), Tuti Sax (11h30), orchestre musette de l’école de musique (15h) et quintette de cuivres de l’harmonie (16h).

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09
Nov
16

1916… Année de la Grande Guerre

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Doriane Leleu, Aline Barrez et Colette Cappe, mardi après-midi, pour une dernière réunion de travail avant la présentation de ce vendredi 11 novembre. Photo © PVC / Votre Info

Ce vendredi 11 novembre, salle polyvalente, à partir de 10h, Colette Cappe et Doriane Leleu présentent une très belle rétrospective de l’année 1916, à l’occasion de la commémoration de l’armistice de la guerre 14-18. Elles parleront de ce qui s’est passé sur les champs de bataille mais aussi la vie dans les campagnes, à l’arrière du front, et tout le rôle qu’ont joué les femmes durant cette période où les hommes étaient absents. Cette rétrospective sera aussi l’occasion d’exposer à nouveau les fiches des Poilus de Burbure, morts durant le conflit… Certaines ayant été corrigées en fonction des informations recueillies par Aline Barrez.

Celle-ci continue en effet ses recherches afin de savoir où sont réellement inhumés les soldats tombés sur les champs de bataille. Certains sont dans des cimetières militaires, d’autres ont été récupérés par les familles pour être placés dans les caveaux, dits de famille justement… À Burbure et ailleurs, car certains, « étrangers à la commune », étaient originaires des villes et villages environnants. D’autres encore portés disparus, ont été – ou n’ont pas été – retrouvés.
Les sources d’informations ne sont pas toujours évidentes à exploiter et il faut accomplir de nombreuses démarches administratives avant d’avoir des certitudes. C’est ce que fait Aline Barrez qui vérifie sur place et photographie les tombes sur lesquelles elle dépose un bouquet de fleurs. Cela l’a conduite cette année dans les départements de la Meuse, de la Meurthe-et-Moselle et de la Somme… À Verdun, elle a trouvé des réponses à quelques-unes de ses questions et vient d’interroger le Pôle d’entretien des nécropoles nationales et des hauts lieux de mémoire. Un travail de patience.
Pour avancer un peu plus vite, elle – et Marc Hembert qui vérifie tout – aimeraient avoir le concours de la population, du moins des personnes qui ont un aïeul « mort pour la France », enterré à Burbure. Elles ont certainement les papiers qui attestent les inhumations… car l’inscription sur la tombe ne prouve rien. « Il faudrait qu’elles viennent vers moi » dit Aline Barrez. Certaines l’ont déjà fait, ce qui a permis d’avoir le prêt de quelques objets d’époque, également exposés ce vendredi.
Après la rétrospective et le traditionnel vin d’honneur, aura lieu, vers midi, le défilé commémoratif qui conduira les élus, les anciens combattants, les élèves de l’école Noémie-Delobelle, les responsables associatifs… et toutes les personnes qui voudront rejoindre le cortège, jusqu’au monument aux mort pour le traditionnel dépôt de gerbes.

01
Août
16

Saint Gervais et saint Protais… en Lozère

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Une église placée sous le vocable des saint Gervais et saint Protais, comme à Burbure, n’est pas si fréquent. Nous en avons trouvé une en Lozère. Et quelle église !

En fait, il s’agit plus d’une chapelle que d’une église, perchée sur un roc qui domine la Jonte de quelque deux cents mètres, entourée d’un cimetière où reposent les défunts habitants du hameau des Douzes, amenés là à bras d’hommes, sur plus d’un kilomètre, par les sentiers de montagne…
La fréquentation du site depuis le Néolithique est attestée par des découvertes archéologiques et elle a perduré pendant des millénaires parce qu’il permettait aux populations qui y avaient aménagé des abris dans la falaise, de se protéger contre d’éventuelles attaques. Un petit village y aurait même été implanté. Quelques pans de murs ruinés témoignent de ce passé lointain. En revanche, la petite église romane (XIe et XIIe sièckles), ceinte de son cimetière, est encore régulièrement visitée et entretenue. C’est un lieu de dévotion aux frères jumeaux qu’étaient Gervais et Protais, martyrisés à Milan, sous le règne de Néron, en 57 de notre ère. Gervais et Protais sont là invoqués contre le rachitisme des enfants, la cécité et pour la prospérité des troupeaux. Depuis de longs siècles et encore aujourd’hui, chaque début d’été, les éleveurs des causses Méjean et Noir, se rendent sur le site, pour assister à une messe célébrée en plein air. Le prêtre bénit des branches de buis cueillies le long du chemin, puis mises en bouquets placés dans les bergeries et les granges pour protéger le bétail contre les maladies et garantir les bâtiments contre la foudre et les incendies.
Reste qu’aujourd’hui, les plus nombreux visiteurs sont des marcheurs qui trouvent-là un but à leur promenade, ou des randonneurs qui grimpent sur le causse pour rejoindre les arcs de Saint-Pierre. Bien souvent, ils font teinter la cloche, avant de souligner leur passage par quelques mots inscrits sur un registre spécialement dédié. Une coutume à laquelle quatre randonneurs burburains ont satisfait, en août 2015.

24
Sep
15

James Smith : passeur pendant la guerre avec Protais Dubois

Linda Ralph et Protais Dubois fils, entourés de René Hocq et du porte drapeau des anciens combattants.

Linda Ralph et Protais Dubois fils, entourés de René Hocq et du porte drapeau des anciens combattants.- Photo © PVC

Moment émouvant samedi dans la commune avec la venue de Linda Ralph, une Écossaise qui marche dans les traces de son oncle, James Smith, soldat d’infanterie durant la seconde guerre mondiale, fait prisonnier dans la région, emprisonné à Bruxelles avant de s’évader, d’être pris en charge par un réseau de résistance pour rejoindre Marseille et la frontière espagnole… et finalement rester en France pour être passeur.
Parmi ses principaux contacts en France, figurait un Burburain bien connu, Protais Dubois, véritable plaque tournante de la Résistance dans la région, notamment pour cacher et faire passer en zone libre les aviateurs britanniques abattus dans la région. James Smith qui avait pris le pseudonyme de Jean Dubois est régulièrement venu à Burbure durant cette période difficile, avant d’être arrêté et déporté à Bochum, comme Protais Dubois. Mais alors que ce dernier fut jugé, condamné et exécuté, James Smith qui était considéré comme prisonnier politique, alors qu’il aurait pu être accusé d’espionnage, survécut à sa captivité et put regagner l’Écosse. Après guerre, il a entretenu une correspondance avec la veuve de Protais Dubois… Correspondance qui s’est arrêtée au début des années 70, James Smith trouvant la mort dans un accident de voiture, au retour d’un mariage.
Pour sa nièce Linda Ralph, ce voyage était l’occasion de faire connaissance avec Burbure et de rencontrer Protais Dubois fils. Avec elle, quelques photos et des visages sur lesquels elle a pu mettre des noms. Non sans émotion.
Pour René Hocq, cette visite permettait aussi de rappeler le courage et les sacrifices des résistants et déportés de la commune. Symboliquement une gerbe a d’ailleurs été déposée au pied de la stèle des résistants avant un passage au cimetière pour un moment de recueillement sur la tombe de Protais Dubois.

17
Nov
12

Qui étaient les soldats britanniques enterrés à Burbure ?

Une délégation de la municipalité est allée déposer une gerbe sur chacune des tombes du Commonwealth, le 11 novembre, journée à la mémoire des victimes de toutes les guerres (photo PVC).

Il y a quelques jours, la commune de Burbure commémorait comme toutes les communes de France, l’anniversaire de l’armistice du 11 novembre 1918. Avant que ne débutent les cérémonies officielles, une délégation du conseil municipal s’est rendu dans le cimetière où figurent cinq tombes du Commenwealth : deux pour la guerre 14-18, trois pour la guerre 39-45. Ce que peut de monde sait, en dépit de la petite plaque apposée sur l’une des pilasses d’entrée du cimetière. C’est l’occasion de rappeler que Burbure a accueilli des britanniques durant les deux conflits mondiaux.
Ainsi, le 13 janvier 1916, le Canon Highlanders effectue le trajet Nœux-les-Mines – Lillers en train, les soldats rejoignant ensuite Burbure à pied. Ils s’y installent pour le reste du mois, le but étant de se reposer tout en effectuant quelques exercices de tir. Membre de ce régiment, le soldat J. Hamilton, décède le 27 janvier, sans que nous ayons de précisions sur les causes de sa mort. Sa tombe se trouve donc dans notre cimetière à quelques mètres de celle du canonnier Jas Rooney, décédé des suites d’un accident, le 14 janvier 1917, à l’âge de 25 ans.
En 1940, le scénario est un peu différent. Dans les faits, de durs combats se sont déroulés à Saint-Venant, le long du canal et dans les communes environnantes, du 24 au 27 mai. Environ trois cents soldats britanniques sont tués. De très nombreux autres sont blessés et transportés à l’arrière du front pour y être soignés. Certains meurent de leurs blessures et sont inhumés dans la commune où ils se trouvent. À Burbure, c’est le cas pour : Edward Williams, 31 ans, du Royal Welch Fusilier, décédé le 25 mai ; le second lieutenant Peter Dagleas, 26 ans, de l’Anti Tank regiment et le soldat Stanley Cornwell, 18 ans, du Durham Light Infantry, décédés le 27 mai. Ces trois soldats inhumés à Burbure ne sont donc pas les trois aviateurs qui se trouvaient dans le bombardier abattu à la limite des communes d’Allouagne, Lozinghem et Burbure. Les sépultures de ces trois-là sont à Allouagne, dans le vieux cimetière.

24
Août
11

Augustin Lesage à Lewarde

Photo MPG

« Esprit mine » est le titre de l’exposition actuelle et collective proposée par le centre historique minier de Lewarde. Augustin Lesage, ce mineur dont le destin artistique a été guidé par les esprits, y fait naturellement figure d’emblème. Une de ses toiles est exposée à l’entrée de l’expo. On la découvre après avoir passé La Porte d’or, l’œuvre géante du Québécois André Fournelle…
En 1912, à Ferfay, près de Lillers, alors qu’il travaillait à la mine dans une galerie éloignée Augustin Lesage raconte avoir entendu des voix lui dire. « N’aie crainte, nous sommes près de toi, un jour tu seras peintre… » Carine Fol, directrice du art & marges musée à Bruxelles, et commissaire de l’exposition « Esprit mine », a souhaité voir une peinture de l’artiste médium en bonne place. L’œuvre choisie, « Sans titre », est tirée d’une collection privée et date de 1925. Marron orangé, rousse, brune-jaune clair, brune-rouge clair, elle est d’une impitoyable symétrie, copiée collée en son milieu. L’œuvre est à regarder de loin – on peut croire y voir un visage moustachu ; l’œuvre est à admirer de près – elle fourmille de trilles et ornements. Au milieu des minuscules motifs décoratifs figurent de petits personnages créés au trait léger. Augustin Lesage dit qu’il n’est pas l’auteur de son travail mais qu’il est décidé par les défunts et en particulier sa petite sœur décédée à 3 ans. Après sa révélation au fond de la mine, il s’était initié au spiritisme avec d’autres mineurs. Peut-être n’en fallait-il pas plus pour, irréversiblement, laisser le pic pour le pinceau… Le mineur est devenu créateur. Augustin Lesage est le plus célèbre des peintres rattachés au mouvement spirite. – M.-P. G.
À voir jusqu’au 31 décembre. Centre historique minier, musée de la mine du Nord – Pas-de-Calais, Fosse Delloye, rue d’Erchin, 59287 Lewarde – Tél. 03 27 95 82 82 – contact@chm-lewarde.com
L’œuvre du peintre de Burbure est présentée avec celles d’autres mineurs artistes, Félicien « Émile » Delvigne, Anselme Boix-Vives, Juanma Gonzalez, Gaston Duf, Stefan Nowak. Les travaux ont été choisis de façon tout à fait subjective par le commissaire de l’exposition et non pour développer une lecture scientifique de l’art et la mine.

16
Juin
11

Qui connait Georges Havenne ?

René Hocq, maire de Burbure, siège à l’hôtel du département en qualité de conseiller général du canton d’Auchel. Sauf retournement de la loi après les élections présidentielles de 2012, ce sera d’ailleurs sans doute le dernier, puisqu’en 2014 les conseillers généraux doivent laisser la place aux conseillers territoriaux. Mais M. Hocq n’est pas le premier conseiller général burburain. Bien avant lui, dans les années 30, il y avait eu Octave Decroix qui était le conseiller général du canton de Norrent-Fontes dont Burbure faisait alors partie. On connaît assez bien Octave Decroix puisqu’il était aussi maire de la commune et patron d’une des brasseries locales. Mais il en est un troisième dont on sait peu de choses: Gorges Havenne. Originaire de Ronchin, ce tonnelier est venu travailler dans les mines de Marles et d’Auchel et fut au début du XXe siècle l’un des lieutenants du célèbre Broutchoux à la tête de la Fédération syndicale des mineurs du Pas-de-Calais. C’est lui qui aurait déclenché la grève des mineurs de Ferfay en décembre 1918… Grève suivie de beaucoup d’autres.
Membre du SFIO, Georges Havenne qui habitait Burbure, fut élu conseiller général du canton de Norrent-Fontes de 1919 à 1934. Il fut aussi conseiller municipal et adjoint au maire de Burbure de 1919 à 1923 date à laquelle il démissionna. C’est donc quelqu’un qui a dû être connu dans la commune… Mais qu’a-t-il laissé comme souvenirs dans la mémoire collective ? Si quelqu’un peut nous éclairer…

18
Mai
11

Et l’on reparle de Lesage

Repro BA

Connu pour être une excellente plume au service du sport, Hervé Leroy qui a été journaliste à La Voix du Nord et travaille encore pour L’Equipe et l’Agence France Presse, Hervé Leroy a travaillé également à la rédaction de divers ouvrages parlant du Nord – Pas-de-Calais. Ainsi vient-il de publier au Papillon rouge un livre intitulé Histoires vraies en Nord – Pas-de-Calais. 25 récits époustouflants qui défient l’entendement parmi lesquels Augustin Lesage a tout naturellement trouvé sa place. Le peintre-spirite de Burbure fait l’objet de la dernière des 25 chroniques. Dans le texte, le contenu d’un certificat : « Le maire de la commune de Burbure, soussigné, certifie que de sa connaissance, M. Lesage (Augustin Henri), domicilié dans la commune, né à Auchel, le 9 août 1876, a toujours exercé la profession de houilleur, et qu’il n’a pas davantage fréquenté aucune école de dessin ni de peinture ».
Et de rappeler qu’aujourd’hui, quelques œuvres d’Augustin Lesage qui a exposé à plusieurs reprises à l’étranger, au Maroc notamment, sont visibles au musée d’art moderne de Lille Métropole (le Lam) où, « sur ses hauts murs blancs, les grandes fresque […] captivent le regard ».
Parmi toutes les histoires racontées, l’auteur nous entraîne par ailleurs sur les traces d’un fabricant de matelas, farfelu, qui avait de grandes ambitions politiques. Il nous raconte aussi le destin de cet ennemi public n°1 devenu premier policier de France, l’aventure de pianistes révolutionnaires ou de ce géant rouge dont la vie bascula en ouvrant une simple malle.
Prix 19,90 € – Vendu en librairie – ISBN 978-2-917875-16-2

09
Mar
11

Félicia D’Assunçao, porte-drapeau des anciens combattants portugais

10 novembre 2010, à Lisbonne, Félicia D'Assunçao dit au-revoir au vieux drapeau exposé jusqu'alors en mairie de Lillers, sous les yeux de Joachim Chito Rodrigues, général président de la Ligue des combattants portugais (photo aimablement prêtée par Mme D'Assunçao).

C’est un petit bout de femme de 84 ans qui porte le poids de toute une mémoire collective… Celle des anciens combattants portugais qui ont livré bataille sur la Lys dans les années 1917-1918. Félicia D’Assunçao-Pailleux, madame Félicia comme on l’appelle dans le milieu des anciens combattants, a chez-elle, rue du Cavin, un petit musée familial où tous les souvenirs de soldats de son père sont exposés… Souvenirs intimement liés à un drapeau qu’elle porte fièrement depuis mai 1990, jour de l’inauguration d’une stèle commémorative à Robecq où elle avait défilé en compagnie d’homologues britanniques. Première sortie officielle, auxquelles beaucoup d’autres se sont ajoutées,  jusqu’à celle du 13 novembre dernier, à Lisbonne, où elle a redonné officiellement au Portugal le vieux drapeau, l’historique (pas celui qu’elle porte pour les défilés), celui demandé en 1924 et accordé en 1929 aux membres de la Ligue des anciens combattants portugais de Lillers et environs… Drapeau qui était exposé en mairie de Lillers depuis 1978 et que son père avait eu en charge jusqu’à son décès. En échange, elle s’est vu remettre un drapeau tout neuf, ui sera dévoilée samedi, salle saint-Cécile à Lillers à l’occasion d’une cérémonie officielle, copie de l’original parti rejoindre un musée à Lisbonne. Alors, depuis quelques jours, c’est branle-bas-le-combat chez madame Félicia qui rassemble ses souvenirs.
Madame D’Assunçao rappelle immanquablement qu’elle fait tout ça pour la mémoire de son père, Joao D’Assunçao, originaire de Pontabarca, débarqué à Brest en 1917, pour rejoindre Aire-sur-la-Lys via Rennes, Rouen, Amiens et Ambleteuse, avant de monter sur le front dans le secteur d’Armentières où il participera à la bataille de la Lys, connue en Belgique comme la 4e bataille d’Ypres. Armurier-serrurier dans le 23e régiment d’infanterie puis le 35e RI recomposé à partir d’autres régiments décimés, Joao D’Assunçao a passé 441 jours du côté de Richebourg, Laventie, Armentières… « Le combat des soldats portugais a souvent été oublié, dit Félicia, qui souligne qu’ils étaient souvent mis en première ligne et ont connu d’énormes pertes ». Les périodes de repos étaient très courtes et c’est à l’occasion de l’une d’elles, dans une ferme à Ecquedecques, qu’il a rencontré Mélanie. « Lorsque la guerre a été finie, mon père a fait partie de ceux qui ont refusé de monter dans le bateau qui devait le ramener au pays »… Parce qu’il voulait épouser sa Mélanie, avec qui il a eu quinze enfants. En procédant ainsi, il se coupait de sa famille, et de la mère-patrie puisqu’il lui était interdit de rentrer au Portugal. « Les choses ont ensuite changé et il y retournait chaque année ».
Mineur, mais aussi marchand de cycle, électricien (en son temps, il refit toute l’électriticité de l’église d’Ecquedecques), Joao D’Assunçao faisait partie de cette Ligue des anciens combattants de Lillers et environs à laquelle il était très attaché et dont sa fille, Félicia, est aujourd’hui la digne représentante. Installée à Burbure depuis 1947, l’année de son mariage avec André Pailleux, décédé il y a quelques années, un mineur qui aurait certainement mérité beaucoup mieux tant il était brillant étudiant, elle continue donc à entretenir vaillamment la mémoire, même si ça devient un peu plus dur. L’âge est là.

09
Fév
11

Yann Hodicq sur la Côte 70

Repro PVC

On connaît le Yann Hodicq qui travaille à la mairie… On connaît moins le Yann Hodicq historien qui a déjà publié une Histoire de Montreuil-sur-Mer durant la Grande Guerre, correspondant de la commission départemental d’histoire et d’archéologie du Pas-de-Calais, titulaire d’un DEA d’histoire contemporaine, qui a collaboré à plusieurs publications historiques et qui vient de publier aux Éditions Sutton, un ouvrage sur le thème des combats qui se sont déroulés en 1914-1918, sur la côte 70 à Loos-en-Gohelle.

Titre exact : Loos-en-Gohelle et la côte 70. Combattre en bassin minier occupé, 1914-1918. Dans cet ouvrage, Yann Hodicq fait preuve de la rigueur de l’historien de formation. Références et sources viennent appuyer un travail qui ravira les amateurs de journaux militaires et de batailles. L’invasion allemande de Lens et des villes avoisinantes en 1914, les opérations militaires françaises de mai 1915, l’avancée des troupes britanniques de septembre 1915 et la prise de la côte 70, à Loos-en-Gohelle, en août 1917… Tout est passé en revue. Mais dans cet ouvrage, l’on s’attardera aussi sur le drame qu’ont vécu les populations civiles restées sur place, subissant les exactions et les privations de l’ennemi toujours plus exigeant, obligées d’évacuer leurs maisons… Un quotidien connu, entre autres, par les écrits du curé de Loos-en-Gohelle. L’on y apprend aussi que les relations entre les armées, française et britannique, n’ont pas toujours été faciles, et qu’au sein même de l’état major britannique il existait des divergences importantes, notamment entre le général French et le général Haig. Haig qui, pendant un temps, commanda ses troupes depuis son quartier général installé au château de Philiomel, à deux pas donc de Burbure.
Yann Hodicq nous apprend également que c’est à Loos-en-Gohelle, que les soldats anglais ont expérimenté pour la première fois, l’arme chimique, ces fameux gaz libérés au gré du vent qui intoxiquaient l’armée ennemie. Une utilisation justifiée par le fait que les troupes allemandes avaient eu recours à cette arme nouvelle quelques mois plus tôt à Ypres.
Toute cette histoire qui nous est contée est bien évidemment remise dans un contexte plus général qui concerne le bassin minier dans son ensemble, partagé par une ligne de front qui a ruiné physiquement et économiquement, Lens et ses environs, pendant que dans le même temps les mines des secteurs de Bruay, Marles jusqu’à Ligny-lès-Aire, multipliaient leur  production pour contribuer à l’effort de guerre.
Enfin Yann Hodicq n’oublie pas de noter l’importance qu’a eu le renseignement des troupes alliées, sur les positions occupées par l’ennemi et les moyens déployés par celui-ci.  Exemples, le plan très détaillé transmis au général d’artillerie anglais Cockbuam, par un habitant de Vendin-le-Vieil ; et l’action d’une certaine Émilienne Moreau, fille d’un ancien mineur reconverti en petit commerçant à Loos-en-Gohelle, grande résistante de la guerre 39-45… dont l’héroïsme était médiatisé dès 1915.
Éditions Alan Sutton. 21 €. 128 pages. Ouvrage disponible en librairie.
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