Archive for the 'Histoire – patrimoine' Category



08
Jan
11

Edouard Lecocq, de Burbure au soleil d’Afrique

Dans un article publié il y a quelques mois, dans un article concernant des Soldats du XIXe siècle, nous notions « qu’en 1843, plusieurs Burburains sous les drapeaux sollicitèrent l’autorisation de contracter mariage ». Et posions la question suivante : Etait-ce là un moyen d’échapper à la conscription ? ». Pierre Lecocq, généalogiste qui a redécouvert Burbure il y a quelques années, à la recherche de ses racines et qui y revient chaque année pour y poursuivre la traque de ses ancêtres, nous répond : « Pas du tout ». Et il apporte des précisions très intéressantes : le règlement militaire de l’époque obligeait tout soldat, sous-officier ou officier à demander à son chef de corps l’autorisation de se marier. Il n’y a qu’une trentaine d’années que ce règlement a été aboli, sauf pour le mariage avec une personne de nationalité étrangère. Je suis moi-même l’arrière petit-fils d’un natif de Burbure, Edouard Lecocq (1860 – 1947) qui, ayant tiré un « mauvais numéro » lors de sa conscription (on tirait alors au sort ceux qui accompliraient ou non leur service militaire), quitta sa ville natale pour sept années dans les bataillons d’Afrique. Le soleil, la mer, les palmiers lui manquaient tellement lors de son retour qu’il ne resta que quelques semaines aux mines d’Auchel avant d’émigrer définitivement ».

A lire également le commentaire laissé sur l’article : A quoi ressemblait le moulin Crépettes ?

07
Nov
10

Lucien Baleux, fusillé en 1916, mort pour la France

Baleux Lucien : le premier nom de la liste des enfants de Burbure morts pour la France durant la Grande Guerre (photo PVC).

11 Novembre… Journée de commémoration de l’armistice de 1918 qui mit fin aux combats de la première guerre mondiale. Comme chaque année, les membres de la municipalité, les représentants de l’association des anciens combattants, les enfants, le personnel enseignant, la population, se retrouveront au pied du monument pour un dépôt de gerbes… au terme d’un défilé qui partira de la salle polyvalente (rassemblement 11 h). Sur ce monument une liste de noms, des Burburains morts pour la France. Le premier de la liste est Lucien Baleux. Baleux, un nom inconnu dans la commune d’aujourd’hui.

Le destin de ce soldat est particulièrement intrigant. En fait, c’est un historien de la Sarthe, Eric Viot, qui a attiré notre attention sur lui. M. Viot travaille à la réhabilitation de soldats qui ont été exécutés pendant la guerre, fusillés pour l’exemple, à cause de faits de désobéissance. Il s’intéresse plus particulièrement au cas du nommé Emile Lherminier, réhabilité pendant la guerre – chose quand même assez rare – après avoir été fusillé dans le cadre de ce que l’on appelle l’affaire de Roucy, et dont le nom doit être inscrit sur le monument aux morts de la commune de d’Yvré-l’Evêque (près du Mans), suite à un avis favorable donné par le conseil municipal de la ville en date du 8 juillet 2010.
Emile Lherminier a été exécuté le 22 mai 1916, en même temps que trois autres soldats du 96e régiment d’infanterie : Félix Milhau de Bessan (Hérault), Paul Régoudt de Dunkerque… et Lucien Baleux. Tous quatre reposent aujourd’hui dans la nécropole de Pontavert (dans l’Aisne) avec la mention Mort pour la France sur la croix de leur sépulture. Que s’est-il donc réellement passé ? Les témoignages que M. Viot a pu collecter font état de protestations, de cris, de commencements de désobéissance au moment où le régiment reçoit l’ordre de monter en ligne. Ce que finalement tout le monde fit après un retour au calme. L’incident méritait probablement une sanction, le commandant de compagnie infligeant d’ailleurs aux quatre soldats désignés comme meneurs, huit jours d’arrêt de rigueur. Mais l’incident fut visiblement grossi et le commandant de la division le transforma en « manquement inexcusable à la discipline militaire ». Il ordonna qu’ils soient déférés devant un conseil de guerre qui les condamna à mort pour « refus d’obéissance en présence de l’ennemi ». L’exécution eut lieu le lendemain du jugement, le 22 mai 1916, à 4 h du matin, au lieu-dit La-Motte-aux-Grillots, sans que personne ne soit en mesure d’intercéder en leur faveur. Cette affaire perturba considérablement les soldats du régiment et fit grand bruit au point que le général Grossetti reprit l’affaire en main. Ceux qui avaient ordonné l’exécution, furent  destitués de leur commandement, le régiment fut réhabilité et les quatre fusillés aussi…
Il semble que Lucien Baleux, dont on ne sait finalement pas grand chose sur lui, était un engagé volontaire : un fort gaillard de 19 ans, d’une « ‘vitalité de taureau » qui aurait hurlé d’une voix profonde et puissante : « Me tuer, moi ? allons donc ! C’est impossible ». Au contraire d’Emile Lherminier que nous évoquions précédemment, Lucien Baleux eut son nom inscrit sur le monument aux morts de la commune dès le début en 1920, puisqu’il figure bien en tête de la liste alphabétique. Ce qui semble attester qu’il fut réhabilité très vite après les faits. Mais voilà les quatre malheureux n’auraient jamais bénéficié officiellement de la mention. Et si Emile Lherminier n’avait jusqu’alors pas pu avoir son nom sur le monument aux morts de sa commune, Lucien Baleux, lui, y a eu droit deux fois: à Burbure… et à Loos-en-Gohelle. Encore un mystère.
Pour en savoir plus sur cette affaire et connaître la teneur des travaux de M. Viot, cliquez ici.

L'acte de décés qui figure à l'état civil de Burbure nous apprend que Lucien Baleux était né à Paris le 31 janvier 1897 et que Burbure était son lieu de domicile (photo PVC).

28
Oct
10

Marchand de Béthune, seigneur de Burbure

Voilà une pièce à verser au dossier des seigneurs de Burbure. Dans un inventaire des célébrités d’Artois, figure un certain François-Roger-Fidèle Marchand, seigneur de Burbure, né à Béthune « vers l’an 1734 », mort à La Flèche, commune de la Sarthe, le 17 octobre 1802. Ce personnage était chevalier de Saint-Louis, ancien officier des gardes du corps, dans la maréchaussée, dans la gendarmerie nationale, dans la 284e compagnie des vétérans nationaux, membre de l’Académie de Châlons-sur-Marne et de la Société libre des Arts du Mans.
Ce Marchand de Béthune, a publié un certain nombre d’ouvrage ainsi énumérés : Les Secrets des arts, de la physique et de la chimie; Le Trésor des champs; La Médecine ramenée à ses premiers principes; Minéralogie du département de la Sarthe; Les Fruits de mes études; Dictionnaire de la maréchaussée; Contes de l’ancien temps; Extraits de Roland furieux; Dictionnaire ou Encyclopédie raisonnée et réfléchie des trois règnes de la nature; Les Phénomènes de la nature expliqués expliqués par le système des molécules organiques vivantes; Essais historique sur la ville et le collège de La Flèche.
Ce dernier ouvrage, imprimé à Angers, an XI, est paraît-il celui qui a rendu célèbre notre homme. Reste à savoir quel est son véritable lien avec Burbure… S’il n’était pas né à Béthune, l’on pourrait penser qu’il aurait plus à voir avec un autre Burbure, celui de la commune de La Flocellière (Vendée), berceau d’un poète de renommée, Jacques Béreau, parenté des Le Tourneur de Burbure. On est là au XVIe siècle.. A moins, qu’il ne s’agisse de ce Burbure-en-Oresmieux, cité dans le Dictionnaire historique et archéologique du Pas-de-Calais comme, fief et hameau enclavé dans la châtellenie de Lille, au quartier de Weppes, diocèse d’Arras. » Mystère donc. Il y a vraiment du grain à moudre pour les historiens.

27
Oct
10

Lesage au Lam

Les toiles d'Augustin Lesage restent mystérieuses (photo PVC).

Après plus de quatre ans de travaux de rénovation et d’agrandissement, le Musée d’art moderne de Villeneuve d’Ascq a rouvert ses portes fin septembre sous un nouveau nom : le LaM, un raccourci qu’il faut traduire par Lille Métropole Musée d’art moderne, d’art contemporain et d’art brut. Les salles du musée abritent désormais trois collections prestigieuses des XXe et XXIe siècles dont un ensemble unique d’art brut. Au total : plus de 4500 œuvres.
Conçu pour abriter la donation faite par Geneviève et Jean Masurel à la communauté urbaine de Lille en 1979, une collection constituée de chefs-d’oeuvre cubistes de Georges Braque, Henri Laurens ou Pablo Picasso, entre autres, il s’est enrichi d’une collection  d’art contemporain, constituée au fil des ans, et rassemblant des oeuvres d’artistes français et étrangers parmi lesquelles Annette Messager, Dennis Oppenheim, Pierre Soulages, etc. Et à cela s’est ajouté, en 1999, le contenu de la donation faite par l’association L’Aracine, la plus importante collection d’art brut en France. Parmi les grands noms qui figurent dans cette collection, citons Fleury Joseph Crépin et Augustin Lesage, qui sont du Pas-de-Calais. C’est donc un peu de Burbure qui se trouve dans ce LaM, belle idée de sortie pour qui aime la culture, en général, la peinture en particulier.
Augustin Lesage reste donc plus que jamais d’actualité… L’on se souvient qu’un film documentaire avait été tourné sur lui, et projeté à la salle des fêtes. En 2009, France 3 était revenu dans la commune pour réaliser un reportage et recueillir quelques témoignages dont celui du regretté Roger Dave. Pour visionner ce reportage cliquez ci-dessous.

http://culturebox.france3.fr/player.swf?video=16042

Découvrez Augustin Lesage, le peintre dont les « esprits » tenaient le pinceau sur Culturebox !

22
Oct
10

Le coq de l’église, au sol pour quelques jours

A gauche, la dépose du coq (photo YH). A droite, Daniel Noël, de l'entreprise Bodet, et René Hocq, maire, comparent les deux coqs (photo PVC).

Image impressionnante hier en début d’après-midi lorsque deux ouvriers de la société Bodet à Villeneuve-d’Ascq, se sont hissés tout en haut du clocher de l’église, allant jusqu’à s’asseoir sur la croix qui surmonte la toiture. Objectif : remplacer le paratonnerre pas suffisamment efficace et mettre en conformité la protection de l’édifice contre la foudre. Pour cela les deux cordistes, c’est le nom donné à ces personnes qui utilisent des cordes pour aller si haut, ont dû déposer le coq et le ramener au sol. Normalement, il aurait dû rester sur son perchoir, mais le fourreau qui permet de l’enfiler sur la flèche n’est pas adapté. Il devra donc être modifié avant de pouvoir reprendre sa place et présider ainsi les destinées de la commune. En mairie, ce fut l’occasion d’aller rechercher au fond d’un placard, l’ancien coq, en zinc, alors que l’actuel est en cuivre, plus petit et percé de plusieurs trous. Le coq devrait retrouver sa place d’ici quelques jours, ce qui donnera encore lieu à une ascension spectaculaire.

30
Sep
10

Burbure et compagnie

Bure est une section de la commune belge de Tellin située en Région wallonne dans la province de Luxembourg (photo DR).

Burbure, commune du Pas-de-Calais… Burbure, nom d’un chevalier de Wezembek, près de Bruxelles… Burbure, nom d’un hameau sur la commune de la Flocellière, en Vendée, où les randonneurs de l’Ortie se sont rendus au printemps dernier… Et l’on n’est pas au bout des surprises, en apprenant qu’il existe un Europabures, concept qui vise à rassembler, pour un échange et une découverte, les localités, hameaux, lieux d’Europe, voir du monde qui ont la particularité d’avoir en commun, un nom proche de celui de Bure, commune de la province de Luxembourg en Belgique. Bure qui a lancé l’idée en 1989… Et de donner quelques exemples: Bures-sur-Yvette (Essonne), Büren (Hollande), Bures-les-Monts (Calvados), Bure-les-Templiers (Côte d’Or), Bure-Tressange (Moselle), Bürs (Autriche), Zbure (Slovénie), etc.
Plusieurs rassemblements ont déjà eu lieu un peu partout en Europe : France, Suisse, Italie, Angleterre, Belgique… Le prochain est programmé pour 2013, dans ce Bure de Belgique qui avait accueilli le premier rassemblement en 1993. Notre bon vieux village de Burbure, sera-t-il de la fête ? Beaucoup trop tôt pour le dire. En tout cas, les randonneurs de l’Ortie qui font des échanges une de leurs priorités, pourraient bien saisir la balle au bond.

Le centre du village de Bure, en Belgique (photo PVC).

Un lien intéressant
En savoir + sur Bure

15
Sep
10

Cartier-Bresson à Burbure

Hier matin, en découvrant la Une d’un hors série du journal La Voix du Nord qui présente le dernier grand reportage dans la région d’Henri Cartier-Bresson, je me suis dit… Je connais… Mais la tête était ailleurs et ce matin : Bon sang, mais c’est bien sûr… La photo a été prise à Burbure. Tellement évident. C’est la rue du chantier avec les maisons de coron à gauche, le mur du carreau de la fosse de Rimbert à droite et dans le fond le terril du n°5 d’Auchel, avec son sommet pointu, aujourd’hui arasé. La même photo, reprise sur une double page à l’intérieur de l’ouvrage ôte tout doute, puisqu’elle est clairement identifiée.
Un article de La Voix du Nord permet d’en savoir un peu plus, expliquant que le reportage a été effectué en 1976-1977, par Henri Cartier-Bresson donc, qui, à l’époque avait été sollicité par Christian Habart, directeur de la Société d’études et de relations publiques, dans la perspective d’une exposition itinérante. Ce qui a d’ailleurs était fait, des dizaines de villes de la région, de France et d’Europe ayant exposé les 57 photos qui avaient été retenues.
Trente-cinq après, La Voix du Nord a la bonne idée de publier les images en lien avec la fondation Cartier-Bresson et l’agence Magnum, agrémenté d’un récit des conditions du reportage signé Christian Habart et Bruno Vouters. L’occasion de découvrir des scènes de vie de l’époque : carnaval, travailleurs, pêcheurs, paysans, promeneurs, etc. à Lille, Boulogne-sur-Mer, Roubaix, Cambrai, Lens, Dunkerque , etc. Et donc Burbure, avec une question à laquelle il serait intéressant de répondre: qui sont les quatre gamins qui jouent dans la rue du Chantier? Ce hors série intitulé « Henri cartier-Bresson, un géant de la photo au cœur du Nord – Pas-de-Calais », compte 92 pages. Vendu 5,90 €, il est disponible dans les dépôts de presse depuis ce matin et sera présenté officiellement ces samedi 18 et dimanche 19 septembre à l’hôtel de région à Lille.- PVC
Pour se le procurer d’une autre région : www.laboutiquedeslecteurs.fr

15
Août
10

Burbure bombardé en 1918

Si comme toutes les communes de France, Burbure a payé un lourd tribut à la Grande guerre, d’un point de vue humain, la commune n’a jamais vraiment été menacée dans son bâti… Du moins jusqu’aux premiers mois de 1918 qui causèrent quelques craintes à la population. Le 30 janvier, une bombe lancée d’un avion soufflait le hangar du menuisier, M. Lesur qui  immortalisa la date en l’inscrivant au crayon sur un rabot légèrement abîmé par un éclat. Mais la plus chaude alerte fut celle du dimanche 14 mars transcrite par l’abbé Sence dans le registre paroissial : « deux bombes lancées par un avion ennemi tombaient dans les jardins à proximité de l’église et endommageaient nombre de vitraux, notamment celui du chœur représentant le martyr des saints Gervais et Protais ». Durant les semaines qui suivirent, d’autres bombardements eurent lieu, d’artillerie cette fois, dans la région d’Auchel. Fin avril des obus tombèrent du côté de la briqueterie Durot. La menace était donc bien réelle. Quelques familles quittèrent la commune en direction du midi et quelques abris furent construits… Mais finalement, il n’y eut pas davantage de dommages.

09
Août
10

Vous avez dit Topart ?

La ferme du Moulin-Topart aurait-elle un lien de parenté avec notre moulin Topart ? Pas impossible (photo PVC).

La randonnée réserve parfois quelques surprises. Ainsi, cette après-midi, à l’occasion d’une sortie du côté Carency – Ablain-Saint-Nazaire, un peu perdue dans les champs, dans le coude d’une petite route communale, près d’un calvaire, une belle ferme dont le nom ne peut pas être totalement inconnue à celui qui connaît un peu l’histoire de Burbure… « Ferme du Moulin-Topart »… Si cela n’évoque rien pour vous, reportez-vous au chapitre consacré aux meuniers de Burbure (d’ailleurs en grande partie repris sur ce blog), dans le livre consacré à l’histoire de la commune. Topart était le meunier du moulin Crépettes, celui qui se trouvait rue Nationale, en haut de la côte. Arthur est le dernier à l’avoir exploité. Il y a fort peu de chance pour que nos deux Topart soient en fait le même personnage. En revanche, il n’est pas du tout impossible, et pour tout dire, il est très probable pour qu’il s’agisse de la même famille. Avec quel degré de parenté ? Pour le savoir il faudrait faire quelques études généalogiques. Il faut savoir qu’au XIXe siècle, les familles de meuniers étaient présentes en plusieurs endroits du Pas-de-Calais. Il y avait par exemple des Fardel à Hurionville, à Lapugnoy et à Molinghem. Evidemment, à Ablain-Saint-Nazaire, nous avons posé la question aux actuels occupants de la ferme en question : êtes-vous des descendants de la famille Topart ? Malheureusement non. C’eut été trop beau. Nous avons simplement appris que le moulin en question « était un beau moulin avec une tour » et qu’il avait été détruit pendant la guerre 14… Ce qui n’a vraiment rien d’étonnant vu l’endroit.
Reste donc maintenant à effectuer quelques recherches. Premier résultat : dans un article de presse daté de 1992 reprenant le questionnaire de 1790, il est fait mention d’un Topart, maire d’Ablain en 1790, propriétaire d’un moulin à vent « à blé » construit sur tour.

08
Août
10

fours à pain et assurance incendie

Le four à pain était autrefois un élément essentiel dans la vie des villages. Il pouvait être intégré à l'habitation, situé à l'extérieur, ou au bout de la rue pour être utilisé par plusieurs familles. Celui-ci n'a pas été photographié dans la région mais au nord du Portugal, dans la région du Peneda Géres où les membres de l'Ortie se trouvaient il y a quelques semaines (photo PVC).

Si aujourd’hui, la commune compte deux boulangeries, cela n’a pas été toujours le cas, et au XIXe siècle, tout le monde faisait son pain. Le four fait même partie du « mobilier » des habitations de l’époque. C’est d’ailleurs l’un de ces fours qui causa un désagrément important à un tisserand, réduit à la mendicité, étant resté veuf avec cinq enfants en bas âge. En effet, le soir du 19 janvier 1824, M. Prudan Duran vit sa maison s’embraser rapidement. Le sinistre apparemment accidentel venait probablement du four qui avait cuit le pain dans la journée. Joachim Baron, charpentier, et François Berrier, tisserand, qui avaient été nommés pour expertise, évaluèrent la perte à 432 F. Mais l’histoire ne dit pas ce qu’il advint de M. Duran qui n’était bien sûr pas assuré. Car déjà à l’époque, l’assurance incendie existait si l’on en tient pour preuve, ce qu’il advint deux ans plus tard, le 18  février 1826, vers 19 h, à Florent Olbé, cultivateur, rue Démaré. Celui-ci connut lui aussi les affres du feu qui s’était déclaré dans des bâtiments de son exploitation. Les registres du conseil municipal de l’époque font état d’une assurance qui pouvait couvrir les quelque 400 F de dégâts. Il n’en était malheureusement pas de même pour le préjudice de 140 F subi par Mme veuve Siméon, sa voisine. Le feu s’était en effet propagé à des bâtiments contigus, appartenant à cette dernière, indigente qui, dans l’affaire, perdit tout son bois de chauffage.
Reste à savoir si aujourd’hui, il y a encore des fours à pain, ou du moins des vestiges. Peut-être dans quelques maisons anciennes. Des fours qui, si tel était le cas, seraient peut-être intéressants à photographier. N’hésitez pas à nous le faire savoir.




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